Le 28 septembre, les électeurs suisses se prononceront sur un changement de système fiscal. La valeur locative des logements en propriété doit être supprimée, ce qui signifie que les propriétaires ne devront plus payer d'impôt sur un revenu locatif fictif. Dans le même temps, les déductions pour les intérêts hypothécaires, les frais d'entretien et les investissements respectueux du climat seraient supprimées. C'est ce qu'a décidé une alliance de centre-droit au Parlement.
Quelles sont les conséquences pour la stratégie climatique de la Confédération ?
Les associations économiques et les politiciens bourgeois forment actuellement un comité contre les réformes fiscales prévues. Ils s'opposent ainsi au camp du « oui » regroupé autour de l'Union suisse des arts et métiers. Les critiques sont particulièrement vives en Suisse romande.
Lancement de la campagne de l'alliance du non
L'alliance du non comprend notamment Bauenschweiz, l'association faîtière de l'industrie suisse de la construction, ainsi que le Centre Patronal, une association économique influente en Suisse romande. L'alliance « Gewerbegewerkschaft Sanierungsstopp-Nein » (Alliance des arts et métiers pour l'arrêt de l'assainissement) a été lancée en août dans toute la Suisse.
«L’abolition de la valeur locative est-elle vraiment une amélioration pour les propriétaires de biens immobiliers? A mon avis, non. Désormais, les travaux
de modernisation autour de la maison ne seraient plus déductibles, ce qui paralyserait la stratégie énergétique de la Confédération».
Arthur Müggler, président du comité central Enveloppe des bâtiments Suisse
«Afin d'atteindre les objectifs de la stratégie énergétique définis par la Confédération et approuvés par la population suisse, une rénovation rapide du parc immobilier est indispensable.»
André Schreyer, directeur général de l'Enveloppe des bâtiments Suisse
«Les objectifs climatiques et énergétiques sont importants pour moi. Les incitations à la rénovation des bâtiments constituent précisément un élément essentiel pour les atteindre.»
Silvia Gemperle, responsable Stratégie énergétique Enveloppe des bâtiments Suisse
«Les jeunes propriétaires investissent davantage dans l'entretien, ce qui est fiscalement avantageux et donc plus lucratif que la valeur locative fictive.»
Andreas Meyer, directeur général d'Emil Landsrath AG
«Pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques, chaque impulsion disponible est nécessaire. Une modernisation ambitieuse du parc immobilier ne peut réussir que si les incitations adéquates sont mises en place pour les rénovations énergétiques. Le projet manque cet objectif: il entrave les investissements et affaiblit la dynamique nécessaire dans le secteur de la construction.»
Cristina Schaffner, directrice de la Fédération suisse des entreprises de construction